Dans un aéroport vide

Nous sommes à Zagreb en Croatie, la ville aux mille-et-un musées !!

Cette nuit nous dormons à l'aéroport. L'avion d'une des marcheuses décolle en même temps que le soleil se lève. 

Que c'est étrange un aéroport entièrement vide ... :)  Ambiance très particulière !! Fantôme, abandon, vide, solitude. Mais cette étrangeté et ce désolement conférait à ce lieu un tout nouveau charme.

Nous nous sommes baladés, promenés, perdus dans les quelques couloirs qu’offrait cet endroit, quand nous ne faisions pas des courses en sacs de couchage dans les allées. 

Je me rappelle qu'à un seul endroit de l’aéroport se trouvaient une dizaine de personnes réunies sur des fauteuils tordus et peu confortables, essayant tant bien que mal de se reposer et des hôtesses de l’air se tenaient derrière des portes vitrées en buvant du café et chuchotant.  Des ambiances regroupées contrastant avec l’atmosphère vide et sans vie du reste de l’aéroport.

Nous avons dormi par terre, sur le parquet d’un bar dans l’aéroport. 

 

 

Extrait de "LRDP : A l'assaut de la rencontre"

Kla


Pointe-noire, république du congo

Pour ceux qui ne connaissent que l’Europe, le dépaysement est total : une densité de taxi slalomant sur les trottoirs supérieure à celle de la population, une absence quasi-totale d’infrastructures (cela inclut entre autre les routes bétonnées), des compagnies d’avions locales dont les sièges se détachent en vol, et une « légère » humidité. Ceci combiné à des locaux et des expatriés extrêmement accueillants !

 

Le passage par le terminal de l’aéroport annonce tout de suite la couleur.

Après un arrêt rapide aux douanes, et une vérification par une infirmière des vaccins contre la fièvre jaune des passagers - étape particulièrement longue quand, comme dans mon cas, vous avez effectué vos vaccins aux Etats-Unis et que par conséquent la date inversée et le terme "yellow fever" perturbent - nous débouchons enfin devant l’unique dépose-bagage de l’aéroport, où se bousculent déjà navettes diverses et chauffeurs de taxis... Une grande cacophonie ! 

 

Une fois ces préliminaires achevés, on peut découvrir l’un des nombreux contrastes qu’offre Pointe-Noire, et à plus grande échelle, le pays tout entier.  Les différences entre le centre-ville (principalement constitué d’immeubles et de villas) et les quartiers alentours (nettement plus pauvres) sont saisissantes.

Sont encore plus marquants les écarts entre Pointe-Noire et Brazzaville (les deux grandes villes du Congo) et les nombreux petits hameaux de chaumières en briques et en bois qui parsèment le pays.

Si ce premier contact avec le centre économique Congolais est tout à fait particulier, La première exploration dans la savane Africaine est encore plus saisissante : une succession de paysages sauvages, mélanges d’herbes ocres séchés par le vent ou le soleil et de bosquets d’arbres accueillants aussi bien des Mambas noirs que des éléphants ou des Orangs-outans. Le contraste  entre cette savane et certaines des forêts du pays, à la végétation abondante est captivant ! 

Divers voyages nous ont menés sur les berges de la rivière bleue, aux gorges de Diosso, sur la Côte Sauvage,  sur des pirogues le long de la rivière Loueme, à la réserve de Lefini, ou encore à la réserve de Conkouati.

Au cœur de cette dernière, sur l’une des îles du Lac Tchimba se situe l’orphelinat du Père Abel.

Se rendre sur place nécessite toute une organisation : au moins deux 4x4 avec des sangles (en cas d’embourbements), des pneus de secours, des bidons de carburants, sans oublier trousse de secours et téléphone satellite ! Si le trajet commence par une route sans trop de nid de poules – comprendre moins d’une quinzaine par kilomètre – cette dernière se transforme bien vite en simples chemins de terre ou successions de traces de camion, agrémentées de quelques rivières dont la beauté est accompagnée des grincements du bac délabré qui les traverses.

 

Nous arrivons au bout de quelques heures sur les berges du Lac Tchimba.

En attendant la barge du père Abel, nous observons avec le plus grand intérêt la tentative de traversée du lac d’un radeau constitué d’une trentaine de bidon d’essence. Les passagers, transportant une voiture, se sont reconvertis pour un temps en rameurs.

Après une brève traversée du lac, et un débarquement sur un ponton bringuebalant, nous sommes accueillis par une dizaine des pensionnaires de l’orphelinat à l’euphorie communicative. Une brève randonnée nous mène à l’orphelinat, composée de quelques bâtiments de bois, tous construits par ses habitants, et d’une chapelle à ciel ouvert.

S’en suivent quelques journées éreintantes partagées avec les enfants, entre matchs de football, balades à pieds ou à pirogues, charpenterie, premières communions de quelques petits, chants et feux de camps, avant un départ marqué par les larmes des plus jeunes et la promesse de revenir.

 

 

Charles J.


sarajevo en bosnie ...

"Dans les voyages, tu as des amis à usage unique."  (Hugues, une rencontre)

 

Après une nuit dans les transports, nous sommes arrivés au lever du jour à Sarajevo en Bosnie !!

 

L'accueil fut mémorable ! Entourés d'une architecture assez sombre, vers 6h du matin, dans une ville ''fantôme'', sans presque aucun autre être humain que nous et face à un magnifique levé de soleil, nous avons été accueillis et accompagnés ... par les chiens errants ! 

Ce sont eux qui sont venus vers nous quand nous nous sommes perdus dans un parc à la recherche du centre ville.Deux d'entre eux nous précédaient tout le long du trajet, s'arrêtant et nous attendant à chaque traversée de route. 

 

Enfin arrivés dans le centre ville, toujours accompagnés par nos deux fidèles acolytes canins, nous avons trouvé par grand hasard, un hostel.  Je me rappelle encore le regard d'une vieille femme - debout au pied de l'église face à l’hôtel, entourée des deux chiens qui nous avaient guidés - posé sur nous jusqu'à ce que nous entrions dans l'établissement. Climat étrange et singulier...

 

Nous nous sommes retrouvés plongé dans une ambiance café-clope  - et oui, ici on fume dans tous les lieux publics et en quantité : à peine la cigarette à la bouche terminée, la suivante est déjà allumée !!

Imaginez un espace enfumé, pièce pleine de brouillard mais pour autant très chaleureuse enveloppée par la lumière des vieilles lampes jaunes ne s'éteignant jamais.  

Nous avons donc  bavardé plusieurs heures avec un ancien professeur d'espagnol, Gonzalo, vivant de voyage depuis plusieurs années; Hugues, un jeune grand voyageur toulousain; et le dirigeant de l'hôtel. Ce dernier est un ancien top modèle, assez efféminé, au visage creusé - il venait d'enchaîner trois nuits sans dormir - quelque peu dépressif et pessimiste mais néanmoins brillant, riche en idées et animé d'une imagination haute en couleur. 

 

On constate dans les discours qu'il y a toujours un esprit de méfiance et une atmosphère pesante de guerre toute récente malgré les vingt années déjà passées.

 

Dans cette ville remplie de mystères, on peut observer que les façades des habitations sont criblées des impacts d'anciennes balles. Et pourtant ... pourtant, la beauté est là ! 

 

Extrait de "LRDP : A l'assaut de la rencontre", Kla

 


Compostelle...

Sur le chemin de Compostelle, El Camino, en dehors de la beauté des paysages et de la sagesse du pèlerinage, ce qu'il y a de magnifique ce sont les rencontres que l'on y fait ! 

 

Des gens de tout horizon, de toutes nationalités, de toutes croyances, de toutes philosophies... Des gens dont on ne prendrait même pas la peine de croiser le regard dans les rues de nos grandes villes, et pourtant...

 

Ça commence en général par : "Bonjour ! Tu t'appelles comment ? tu viens d'où?".... "Pourquoi Saint Jacques?". Et là... les surprises et l'émerveillement commencent. 

Peu importe les raisons, elles sont toutes précieuses.

On est souvent sur le chemin pour y trouver des réponses dont on ignore même les questions.

On vient se ressourcer, épuiser son corps avec de la bonne fatigue, pour mieux libérer l'esprit, simplifier la pensée.

On partage, on découvre l'autre, les autres, et on se construit grâce à cela. 

 

Sur le chemin, on devient philosophe.

On redécouvre ce qu'on mange, on savoure chaque plat aussi simple qu'il soit, on dévore le sommeil, on chouchoute son corps, la douche devient un délice.

Tous ces petits gestes fait au quotidien machinalement prennent une toute autre valeur, on les redécouvre, on les réalise autrement !

 

Sur El Camino, il y a des femmes seules, jeunes ou âgées, le père et son fils, une jeune qui a tout quitté : boulot, logement, copain, "je suis SDF" te dit-elle avec le sourire.

Quelques km plus loin, tu parle à ce garçon blessé qui a désormais retrouvé le sourire.

Au bistrot, la ''Légende'' sera présente : un allemand qui marche depuis près de 7 mois déjà, a traversé son pays, parcouru Compostelle en entier, vu le Portugal, et là tu le croise, bourré au comptoir, sur le chemin du retour.

Au dortoir le soir, la gentillesse de l'hôte suffit à justifier la fatigue de tes pieds.

 

Peu importe qu'on ne fasse que quelques jours, ou le voyage complet, la beauté, la richesse des rencontres te donnent une énergie nouvelle, précieuse, qui te réchauffera le cœur chaque jour de ta vie, en attendant ton prochain retour sur El Camino !

 

''La vraie sagesse de la vie consiste à voir l'extraordinaire dans l'ordinaire'' (Pearl Buck) 

 

Cléa pour LBR


Je vis ... à Berlin

L'amour est un élan inexpliqué du cœur 

 

Berlin - le 07.06.2017

'' Hallo ! Salut !'' 

C'est  une façon de faire tous les matins, je salue mes colocataires et quand on me demande ce qui me manque de mon pays, je réponds ''rien'', car c'est ici mon pays ! 

Evidemment j 'ai un passeport français, ma famille me manque, ma langue maternelle est le français même si maintenant je parle presque aussi bien l'allemand.

Quand j'ai décidé de partir en Allemagne, beaucoup de gens m'ont regardé de travers '' tu veux t'expatrier ''?

Mmmm, je n'aurais pas employé ce mot!

 

J'ai passé dans mon enfance beaucoup de temps en Allemagne et en Autriche. Et je m'y sens bien! C'est pour cela que l'Allemagne est '' mon pays ''. Je connais mieux les ruelles de Berlin que celles de Paris. Je suis plus à l'aise avec les Allemands qu'avec un grand nombre de mes compatriotes français.

Ne me demandez pas pourquoi, il parait que l'amour est un élan inexpliqué du cœur.

 

Je ne me sens pas français, c'est juste un passeport.

Je ne suis pas allemande, ce n'est pas ma nationalité.

Je suis locale du Vorarlberg et pourtant je ne suis pas autrichienne. 

Je suis Européenne (même si je ne connais pas tous les pays d'Europe) !!

 

J'ai plus de point commun avec un étudiant polonais qu'avec un médecin français!

La diversité du monde n'est pas simplement une histoire de nationalité.

Chaque choix, chaque personne, chaque tradition qui sont inconnues, étrangères à nos petites habitudes créent la diversité.

Berlin en est l'image même!

Les gens ne se jugent pas: ce qui était un complexe personnel devient un atout ...

Au contact de personnes de culture, de vision, de langue différente, sur apprend à voir, à découvrir ou à redécouvrir les choses tout autrement.

J'ai appris à me mettre en valeur, à parler une autre langue, à essayer de comprendre même quand le vocabulaire me manque. 

Et tout ceci a même changé la vision de ceux qui m'entourent: ma grand-mère, venue me voir, a admis que les Allemands être finalement bien sympathiques; Mes colocataires ont abandonné leurs clichés sur les français ...

 

L'année prochaine, je vais certainement rester pour travailler en Allemagne.

Et quand on me demandera si je compte revenir en France, je répondrai que je peux voyager quand je le souhaite (#UE) et que je ne compte pas '' revenir '' parce que je ne suis jamais définitivement partie.

 

 

Marie-Anne Lepagnol 

 

photo : Alexanderplatz - Berlin